Des contrôles poussés des générateurs de vapeur nucléaires sont en cours pour lever les doutes liés aux problèmes de traçabilité qualité des fournisseurs. Un tiers des capacités nucléaires sont indisponibles à la veille de l’hiver, et ce ne sont pas des incantations ministérielles qui les feront redevenir disponibles, mais uniquement le feu vert des autorités de sûreté.
Idem pour le réacteur EPR en construction à Flamanville. Le chantier avance désormais mieux, mais la cuve déjà implantée et quasiment irremplaçable (ou alors à un coût énorme) ne sera qualifiée qu’au printemps.
Le service de la dette cumulée d’EDF pèse très lourd sur les comptes et le désendettement, s’il est en cours, n’est pas encore effectif.
Le dispositif dit ARENH qui impose à EDF de vendre à ses concurrents à prix fixe un quart de sa production nucléaire est légèrement aménagé par la CRE (commission de régulation de l’énergie). Cette commission de régulation craint en effet que les concurrents spéculent dessus. Il faudrait plutôt abroger ce dispositif ubuesque ou remonter fortement le prix ARENH pour intégrer le coût de la sûreté nucléaire maximale.
Les filiales, dites régulées, ENEDIS et RTE, dont le modèle économique dépend du niveau du tarif d’acheminement, sont mises sous pression par la CRE qui sous-estime les coûts d’adaptation des réseaux à la transition énergétique.
Pour la CFDT, il faut adapter progressivement et sans rupture le mix électrique avec plus d’ENR et moins de nucléaire (proposition CFDT, 60 % de nucléaire en 2030, beaucoup plus réaliste que l’affichage de 50 % en 2025, actuellement porté dans la loi).
Force est de constater qu’actuellement le bilan de la libéralisation du gaz et de l’électricité est médiocre, en France comme en Europe, puisque les entreprises historiques sont toutes fragilisées, les clients finaux n’ont pas vu leur facture baisser, la part des taxes allant croissante.
Le contexte est donc morose, mais la CFDT pense qu’EDF peut et doit rebondir. Syndicalement, les équipes CFDT veillent à ce que la politique sociale du groupe ne soit pas sacrifiée à cause des difficultés actuelles, car dans l’histoire d’EDF, la motivation et la compétence collective des agents ont toujours été un puissant moteur pour surmonter les défis.